Depuis sa création, le GMB met en place un réseau de sites protégés pour les Mammifères. Aujourd’hui, l’association gère des « réserves » aux statuts de protection divers et apporte ses conseils à des partenaires engagés dans la même démarche. A terme, cet archipel de sites devrait être mis en valeur dans la Stratégie Nationale pour les Aires Protégées (SNAP).
Une progression constante
En 1985, des bénévoles des « classes vertes de Brasparts », à l’origine de la création du GMB, posent la première grille à chauves-souris à l’entrée d’une ancienne ardoisière le long Canal de Nantes à Brest à Pont-Coblant (Gouézec, 29) qui accueille alors plusieurs centaines de grands rhinolophes. Près de 30 ans plus tard, le GMB est gestionnaire de 61 « réserves ». Elles sont constituées de cavités, blockhaus et autres bâtiments accueillant des chauves-souris mais aussi de quelques zones humides pour les Mammifères semi-aquatiques.
Des statuts conservatoires variés
En fonction des enjeux et des partenaires, le GMB a déployé différents outils et stratégies conservatoires. Dans un premier temps, nous avons passé des conventions de gestion avec des propriétaires ou des collectivités. Ceci a parfois permis de débloquer des fonds publics pour créer des aménagements, comme la pose de grilles à chauves-souris. Pour les églises et les importants sites d’hibernation, nous avons mis en place des arrêtés préfectoraux de protection de biotope. Ceux-ci permettent en particulier d’encadrer l’entretien des sites (périodes pour les travaux sur les toitures, interdiction des traitements chimiques…) et de réglementer la pénétration dans les gîtes. Enfin, depuis 1999, quand c’est possible, nous essayons d’acheter les sites. Le GMB est ainsi propriétaire de 6 sites : 4 bâtiments, 2 zones humides et 1 ancienne carrière d’ardoise.
L’appui des partenaires
Pour la conservation des habitats de Mammifères, le GMB s’appuie également sur ses partenaires. Nous sommes ainsi à l’initiative de la mise en protection de 37 sites gérés par des communes, conseils départementaux, l’ONF… Dans ce cas, le GMB assure la coordination des suivis et apporte ses conseils pour les aménagements et la gestion. C’est par exemple le cas de plusieurs blockhaus propriétés du Conservatoire du Littoral.
Les autres outils
Pour répondre à de nouvelles problématiques conservatoires, le GMB a mis en place ces dernières années les Refuges pour les chauves-souris et relancé les Havres de Paix pour la Loutre. Ces conventions, plus souples, permettent de valoriser des gestions favorables à la Nature, même sur des sites aux enjeux faibles. Ceci doit permettre au plus grand nombre, collectivités comme habitants, de s’engager dans la conservation des Mammifères.
Demain, la SNAP et au-delà !
En utilisant différents outils juridiques et techniques, en s’appuyant sur ses partenaires institutionnels et le public, le GMB a patiemment déployé un vaste réseau de petites réserves qui devront être demain les réservoirs d’où la biodiversité rejaillira quand la qualité des milieux naturels sera restaurée. En attendant, nous explorons de nouveaux axes conservatoires comme les Obligations Réglementaires Environnementales (ORE). Nous sommes aussi partie prenante de la Stratégie Nationale d’Aires Protégées (SNAP) qui vise un objectif à 30% du territoire national en aires protégées.
Le Fonds pour les mammifères
Depuis 2004, le GMB a créé le Fonds pour les Mammifères alimenté en grande partie par les adhérents (dons ou legs). L’argent collecté est consacré à l’acquisition et à l’aménagement de gîtes et de milieux naturels. Ce fonds permet aussi de réaliser des avances avant remboursements sur des gros travaux sans mettre en danger les finances de l’association. En 2023, le GMB a ainsi acquis un garage dans le centre-ville de Saint-Etienne-de-Montluc (44) qui héberge une colonie de 80 grands murins.
