Suite à la publication de travaux britanniques sur les vocalisations ultrasonores du Muscardin, des tests d’enregistrements ont été conduits en 2023 dans l’Espace Naturel Sensible costarmoricain de Quelfénec à Plussulien.
Trois sessions de quelques nuits d’enregistrement ont été réalisées, fin avril, début juin et fin août à l’aide de 6 enregistreurs d’ultrasons (habituellement utilisés pour les chauves-souris). Le site de Quelfénec est déjà connu pour ses fortes densités de ce Gliridé. Il est suivi depuis plusieurs années à l’aide de nichoirs spécifiques pour une étude sur la génétique des populations de l’espèce.
Ces premiers tests semblent concluants puisque que nous avons collecté plusieurs séquences typiques du rat d’or sur 4 des 6 postes d’enregistrement. La période de fin août, a même permis la collecte d’un nombre très important (plus de 180) de séquences sur deux sites.
Des analyses à posteriori d’enregistrements ultrasonores de chauves-souris collectés en 2021, 2022 et 2023 ont aussi permis de détecter l’espèce dans deux autres stations des Côtes d’Armor.
Les caractéristiques des enregistrements sont conformes aux éléments décrits par les britanniques : cris en modulation ascendante, de quelques centaines de millisecondes, balayant une dizaine de kHz de fréquence, depuis 15+/-2 kHz jusqu’à 21+/-2 kHz. Les animaux semblent plus actifs durant les deux premières heures de la nuit, et surtout fin-août. Mais pour cette dernière caractéristique, il se peut que l’emplacement de nos enregistreurs, à hauteur des noisetiers en plein fructification fin août, ait induit cette détection plus importante plutôt que l’activité du Muscardin en elle-même. De nouveaux enregistrements, dans d’autres milieux, et à des hauteurs plus variables seront à nouveau conduits en 2024 pour continuer d’évaluer cette nouvelle méthode de détection. Avec cette techniques, des perspectives inédites s’offrent à nous, comme la recherche de l’espèce dans des secteurs sans noisettes ou la quantification de l’activité.
Ce travail inédit sur l’acoustique du Muscardin est permis par le financement du service des Espaces Naturels Sensibles du Département des Côtes d’Armor.