Connaître l’état des populations des mammifères et leurs moeurs est indispensable pour mettre en place des mesures conservatoires. C’est pourquoi depuis sa création le Groupe Mammalogique Breton mène des inventaires, réalise le suivi des populations et effectue des études fondamentales.
Ces actions sont réalisées en grande partie par un réseau d’observateurs bénévoles qui bénéficie de formations régulières. Toutes ces informations alimentent l’Observatoire des Mammifères de Bretagne.
photo : Johan Chervaux
Les inventaires
Au début des années 1980, la connaissance de la répartition des mammifères était lacunaire en Bretagne. Faisant ce constat une équipe de naturalistes ont créé le GMB avec un objectif principal : réaliser un Atlas des Mammifères (Reunig). Ce premier état des lieux a permis de localiser des sites remarquables pour les chauves-souris et les bastions de la Loutre.
Depuis, ce travail se poursuit et a été élargi a l’ensemble des mammifères terrestres, notamment dans le cadre de l’Atlas des Mammifères sauvages de Bretagne (2010-2015).
Le GMB réalise régulièrement des recherches de colonies de chauves-souris, collecte des indices de présence de la Loutre, du Muscardin, du Campagnol amphibie, du Blaireau… L’association mène aussi un important travail de collecte et d’analyse de pelotes de réjection de la Chouette effraie pour localiser des populations de micromammifères.
Tous les ans, le GMB organise un ou deux Week-end de Prospections Tous Azimuts. Durant deux jours les bénévoles et salariés de l’association prospectent une quinzaine de communes dans un secteur méconnu à la recherche de toutes les espèces de mammifères.
Suivi de l’évolution des populations
Les travaux d’inventaire permettent d’identifier des sites qui font par la suite l’objet d’un suivi. Les informations collectées au cours de ce suivi permettent de connaître l’évolution des effectifs et ainsi de définir les priorités de protection.
La Loutre. Les populations de loutres sont suivies en continu par les observateurs du Réseau loutre.
Le Blaireau. Tous les ans, le premier week-end de mars, les terriers de Blaireau sont contrôlés pour observer l’activité sur les sites.
Le Castor. Le GMB suit les populations de castors en coordination avec Bretagne Vivante-SEPNB, l’ONCFS et les services de l’Etat.
Les chauves-souris. En hiver, tous les premiers week-ends de février depuis 1997, le GMB procède au comptage des animaux en léthargie dans les cavités. L’été, les bénévoles et salariés de l’association réalise le suivi des colonies de mise-bas. Depuis 2013, le GMB et Bretagne Vivante animent un Observatoire des Chauves-souris de Bretagne, avec notamment un suivi par ultrasons des chauves-souris forestières.
Comptage d’une colonie de mise-bas de Grand rhinolophe | photo : Boris Prouff
Recherche d’indice de présence de Loutre | photo : Philippe Defernez
Analyse de pelotes de réjection | photo : Josselin Boireau
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Etudes fondamentales
Si dans un objectif de protection, la priorité est de localiser les animaux et leurs gîtes, il devient rapidement nécessaire de compléter les connaissances fondamentales sur leur biologie pour pouvoir identifier les facteurs défavorables (impacts routiers, pollutions…), les terrains de chasse et les axes de circulation.
Chauves-souris forestières. En hiver comme en été, l’emplacement précis des animaux est cartographié dans les gîtes, et mis en relation avec les données de températures (des thermomètres enregistreurs sont placés dans certains sites).
Chauves-souris migratrices. Ce volet est développé depuis peu par le GMB. Le radiopistage et l’analyse de guano permettent d’identifier les parcours de chasse et les milieux vitaux pour les chauves-souris. Actuellement, une étude des terrains de chasse par radio-pistage est en cours sur la colonie de reproduction de l’église de Landeleau (J. Boireau et X. Grémillet, résultats à paraître).
Loutre et mortalité routière. Les collisions routières constituent la première source de mortalité chez la Loutre d’Europe. Le GMB recense tous cas d’impact sur les routes de la région et incite à l’installation de « passages à Loutre ». L’efficacité de ces aménagements est ensuite périodiquement évaluée.
Terrains de chasse et du régime alimentaire des chauves-souris. Le radiopistage qui consiste à équiper d’un émetteur un animal et de le suivre au cours de la nuit et l’analyse du guano permettent d’identifier les zones de chasse vitales pour les chauves-souris.

Autopsie de Loutre | photo : Franck Simonnet

Radiopistage de Grand rhinolophe | photo : Didier Cadiou

Recherche de chauves-souris arboricoles | photo : Josselin Boireau
Pour retrouver la plupart des publications issues des travaux présentés iciNos documents
Prospections et suivis, les prochaines dates