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Les mammifères en Bretagne

Les chauves-souris : une biologie originale

Animaux dépourvus de tout comportement constructeur, les chauves-souris dépendent entièrement des abris naturels ou construits par l’Homme. Sur les 41 espèces de chauves-souris présentes en Europe, dont 34 en France, 21 ont déjà été observées en Bretagne. En breton, chauve-souris se dit askell-groc’hen (aile de peau) ou logodenn-dall (souris aveugle).

Des mammifères étonnants

Longtemps méconnues des hommes, leur assimilation au monde mystérieux et inquiétant de la nuit leur a valu, comme à certains rapaces nocturnes, une mauvaise réputation basée sur des légendes injustifiées. Symboliquement, elles représentent, dans l’univers judéo-chrétien, les tourments de l’enfer, au contraire des oiseaux dont les blanches ailes honorent l’imagerie du paradis. Cependant les chauves-souris, totalement inoffensives, méritent une attention toute particulière.

Ainsi, les chauves-souris sont les seuls mammifères volants au monde. Parfaitement adaptées à la vie nocturne, elles y évoluent avec souplesse et rapidité, visualisant avec leur sonar le paysage environnant. Pour détecter et localiser les insectes dont elles se nourrissent exclusivement, elles émettent, par la bouche ou le nez selon les espèces, des ultrasons qui leur reviennent en écho après avoir heurté un obstacle.

Un cycle biologique lié aux saisons

Actives durant la belle saison (avril à septembre), les femelles gestantes colonisent des endroits chauds, calmes et sombres comme des arbres creux, des greniers, des ponts… Dans ces gîtes de mise-bas, elles donneront naissance à leur unique petit de l’année, qui sera autonome dès la fin de l’été. Ce faible taux de reproduction rend les chauves-souris particulièrement sensibles à toute perturbation.

Dès l’émancipation des jeunes à l’automne et avant la disparition des insectes, les chauves-souris se regroupent pour s’accoupler. En hiver, lorsque la température extérieure devient fatale aux insectes, les chauves-souris gagnent des sites d’hibernation.

Ce sont généralement des cavités leur garantissant une température positive (8 à 10° en moyenne) et une humidité indispensable pour éviter le dessèchement de leurs ailes. Le rythme cardiaque et la respiration diminuent, la température du corps atteint celle du gîte, leur permettant ainsi, en limitant leurs dépenses énergétiques, de survivre à la disette.

Si l’accouplement se déroule à l’automne, la fécondation n’a lieu qu’au printemps suivant, les femelles conservant le sperme dans leurs voies génitales. C’est à la fin de la léthargie hivernale que se déclenchera la fécondation, et après huit semaines environ de gestation, le jeune naîtra en début d’été, période la plus favorable aux chauves-souris car les insectes abondent.

Des espèces menacées
de disparition

En France, toutes les espèces de chauves-souris sont protégées par la loi, il est interdit de les détruire, de les transporter, mortes ou vives, ou de les commercialiser.

En effet, ces espèces sont menacées par la disparition de leurs gîtes liée à la rénovation des bâtiments anciens, le traitement chimique des charpentes, la coupe d’arbres creux… Le dérangement des colonies peut être fatal aux colonies. L’été, il peut entrainer la désertion des sites de mise-bas. L’hiver, le réveil d’une chauve-souris en léthargie a pour conséquence une consommation imprévue de ses réserves, ce qui peut la conduire à la mort.

Les chauves-souris sont très sensibles à l’évolution des paysages. L’arasement de talus, les coupes à blanc, l’assèchement de zones humides, la monoculture agricole ou forestière et l’usage des pesticides diminuent les ressources en insecte.

Les chauves-souris colonisant tous les milieux, leur disparition est révélatrice non seulement de la raréfaction des grands espaces naturels, mais aussi d’une détérioration générale de notre environnement. Pour endiguer ces phénomènes, le GMB mène de nombreuses actions de protection et d’aménagement de gîtes.

Les 4 axes du GMB

Connaître

Étudier et suivre les mammifères pour mieux les préserver.

Protéger

Développer un réseau de réserves et conseiller les décideurs.

Former

Proposer des formations aux bénévoles, professionnels et étudiants.

Sensibiliser

Créer des outils de communications et organiser des événements.

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