Les dernières actualités

Les naturalistes en lutte se rejoignent dans le bocage de Notre-Dame-des-Landes

Mieux connaître l’état des populations des mammifères et leurs moeurs est le premier outil de la protection et est indispensable pour pouvoir mettre en place des mesures conservatoires.

7 Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope « Chiroptères » tout frais en Loire-Atlantique

Le GMB a mis en place un réseau de sites protégés pour les mammifères dont 33 Havres de paix pour la loutre. Le GMB est gestionnaire de 10 sites protégés arrêtés préfectoraux de protection de biotope.

Comptez vos colonies de chauves-souris !

Pour atteindre son objectif de protection des mammifères sauvages et de leurs habitats, le GMB a besoin de connaître l’état et l’évolution des populations. Travail qui repose en grande partie sur les bénévoles qui communiquent régulièrement leurs observations.

Sensibiliser

Le travail d’information sur la vulnérabilité des espèces et sur leur biologie est un énorme travail qui est incontournable si on souhaite inverser la régression des espèces qui souffrent parfois d’une incroyable méconnaissance par le public.

 

Sentinelles de la Haie

Le GMB s’associe à une initiative proposée par France Nature Environnent – Bretagne liée à la conservation du Bocage.

Du 16 mars au 15 juin, mobilisons-nous pour les haies avec Sentinelle de la Nature.

L’objectif est de faire un état des lieux de notre réseau de haies et de signalez des atteintes au bocage : arasement ou mauvais entretien d’une haie, annexion d’un chemin rural, destruction d’un talus… Il est également possible mettre en avant des initiatives favorables aux haies : plantation, mesure de gestion ou valorisation…

Pour cela, rejoignez les Sentinelles de la Haie sur le site internet ou l’application Sentinelles de la Nature

Plus d’informations

La Loutre d’Europe en 2022

Après deux ans quasiment sans terrain, l’année 2022 a permis un regain des actions sur la Loutre, avec notamment une formation en Côtes d’Armor et plusieurs prospections des fronts de recolonisation Est.

I. Répartition de la Loutre

Les prospections ont permis de confirmer une dynamique de reconquête dans le Sud-Est de l’Ille-et-Vilaine (sur la Vilaine, l’Ille, le Canut, l’Aff, le Semnon) mais plutôt une régression de la fréquentation des bassins versants du Couesnon et de la Rance (peu de stations positives).

Figure 1 : Répartition de la Loutre d’Europe par bassins versants en 2022

II. Les observations de Loutre

Grâce notamment à l’investissement de nombreux bénévoles, ce sont près de 250 observations de Loutre (indices et individus) qui ont été comptabilisées cette année, permettant la confirmation de la présence de l’espèce dans 144 mailles 5×5 km ! Un grand merci à tous et à toutes. 

Figure 2 : Observations de Loutre et mailles 5×5 km (2022)

III. Suivi des cas de mortalité de Loutre

Depuis sa création, le GMB recense les cas de mortalités de Loutre d’Europe. En 2022, ce sont 21 individus qui nous ont été signalés dont 18 victimes d’une collision routière. Les animaux ayant pu être récupérés font généralement l’objet d’une autopsie comme cela a été le cas de 14 individus en mars 2022 (Oniris – Nantes, 44). Ces sessions permettent de collecter des informations sur les populations (sexe, âge, etc.) ainsi que du matériel biologique pour différentes études.

Figure 3 : Localisation des cas de mortalité recensés en 2022

L’enquête Loutre 2023 sera prochainement lancée, avec la carte des mailles 5×5 km à prospecter pour cette année (mailles sans données depuis 4 ans). Il est à noter qu’en raison des deux années de Covid (période 2019/2022), de nombreuses mailles seront orphelines. Vos observations seront donc d’autant plus précieuses !

En complément:

La plaquette Loutre

L’Épreinte n°6

Bilan de trois décennies de suivi de la recolonisation de la Bretagne par la Loutre d’Europe

Atlas des mammifères bretons – la Loutre d’Europe

Indices de présence de la Loutre d’Europe:

Assemblée Générale du GMB

L’Assemblée Générale 2022 du Groupe Mammalogique Breton se tiendra

le samedi 1er avril 2022 à partir de 9h30 au Domaine de Jaunel – 35580 BAULON.

Toutes les personnes souhaitant intégrer le Conseil d’Administration sont invitées à se faire connaître au plus vite.

Le programme de la journée sera le suivant :

9h30 à 10h00 : Café d’accueil
10h00 à 12h30 : Assemblée Générale
1. Bilan moral par Benoit Bithorel et Ségolène Guéguen, Président et Vice-Présidente,
2. Rapport d’activité 2022 par l’équipe salariée,
3. Programme d’actions 2023 par l’équipe salariée,
4. Bilan financier 2022 par Ronan Nédélec, Trésorier,
5. Prévisionnel 2023 par Ronan Nédélec, Trésorier,
6. Lecture du rapport 2022 par le commissaire aux comptes,
7. Affectation du résultat 2022,
8. Vote des bilans et élections au Conseil d’Administration,

12h30-14h :  Pique-nique tiré du sac

14h00 – 16h00 :  Terrain sur le Canut
– Visite d’ouvrages d’art départementaux équipés récemment de passages à Loutre
– Prospections Loutre sur la haute et moyenne vallée du Canut

Télécharger la convocation et le pouvoir à nous renvoyer à contact@gmb.bzh ou par voie postale : GMB, Maison de la Rivière 29450 Sizun.

Un Chacal doré observé dans le Finistère !

Le 18 mars 2022, un piège photographique de la Ferme de Lanvern captait le passage d’un chacal doré en pays Bigouden. Il s’agit de la première observation recensée de l’espèce en Bretagne. Mais quel est cet animal et d’où vient-il ?

Le Chacal doré (Canis aureus) est un Canidé originaire d’Asie, de taille et d’aspect intermédiaire entre le Loup gris (Canis lupus) et le Renard roux (Vulpes vulpes) :  ses petites oreilles plutôt arrondies et sa courte queue rappellent celles du Loup tandis que son museau pointu et sa couleur plus chaude font penser au Renard. Il est par ailleurs plutôt trapu et relativement court sur pattes, possède une encolure particulièrement robuste et une robe tirant sur le doré. Il présente également deux lignes blanches sur la poitrine formant plus ou moins un « X ». les deux doigts médians de ses pattes sont soudés à leur base.

Distinction entre le Loup gris, le Chacal doré et le Renard roux – (c) ONCFS/OFB

Écologiquement plus proche du Renard que du Loup , il se montre opportuniste et consomme avant tout des petites proies (petits rongeurs en particulier) et des charognes. Il peut fréquenter tous types d’habitats mais semble affectionner les mosaïques de milieux alternant bois, prairies et champs cultivés, et faire preuve d’un certain attrait pour les zones humides. Cette diversité de milieux lui permet probablement de diversifier ses sources de nourriture.

Arrivé en Europe entre la fin de la dernière glaciation et la période historique (la date reste débattue), il s’est principalement cantonné depuis aux côtes balkaniques et dans le Caucase. Depuis plusieurs décennies, ses populations s’étendent sur le continent. Une première observation en France a eu lieu en 2017 en Haute-Savoie. On compte aujourd’hui 19 mentions sur le territoire métropolitain surtout dans l’Est, mais aussi dans les Deux-Sèvres (en 2020 et 2023) et en Essonne.

Son expansion en Europe est concomitante à la régression du Loup gris. Elle a démarré au milieu du XIXe siècle, et s’est accentuée à la fin des années 1960, lorsque le Loup atteignait l’étiage de ses populations en Europe. La compétition entre prédateurs, en particulier chez les Carnivores, est un phénomène bien connu et la disparition du grand Canidé semble avoir laissé le champ libre au Chacal. Parmi les autres causes de cette extension, sont citées la fragmentation des milieux forestiers par l’agriculture, la fin de l’empoisonnement des prédateurs et le réchauffement climatique. Le mode de consommation humain, grand producteur de déchets, a également pu favoriser cet opportuniste. Aujourd’hui, en dehors des populations reproductrices du Sud-Est de l’Europe (en particulier en Bulgarie), l’espèce s’est installée en Europe centrale (Italie du Nord-Est, Slovaquie, Hongrie…). Les observations d’individus erratiques se multiplient dans toute l’Europe, de la pointe Ouest du massif armoricain aux pays Baltes et récemment en Finlande !

D’après (c) ONCFS/OFB

Le Chacal doré peut se nourrir sur des proies domestiques (agneaux, volailles), mais pour l’heure il n’a semble-t-il pas été rapporté de problèmes importants de cohabitation. En France, il n’est ni chassable, ni piégeable, ni protégé. L’Union Européenne, qui a diligenté une étude génétique montrant l’origine naturelle de la population européenne, l’a classé dans l’annexe V de la Directive Habitats qui constitue une forme de protection de l’espèce (sans interdire pour autant son exploitation). En France, le Chacal n’est ni chassable ni piégeable. Bienvenue à ce nouveau représentant de notre faune sauvage !

Pour en savoir plus :

https://www.ferus.fr/wp-content/uploads/2016/05/chacal-dore-europe-nathan-ranc.pdf

https://professionnels.ofb.fr/sites/default/files/pdf/RevueFS/FauneSauvage320_2018_Art4.pdf

https://bdj.pensoft.net/article/34825/element/4/5164035//