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Notre association œuvre de différentes manières pour protéger les Mammifères et la biodiversité. L’action militante et notre engagement à faire respecter le droit environnemental en font partie et intègrent pleinement notre projet associatif 2025-2035.

La récente coupe d’une vingtaine de chênes pluri-centenaires sur la commune de Langon (35) nous a récemment poussé à déposer une plainte pour destruction de gîtes et d’individus d’espèces protégées auprès du service départemental de l’Office Français de la Biodiversité d’Ille-et-Vilaine.

Le chantier d’abattage au matin du 07 octobre 2025

Bien qu’autorisé par la préfecture en raison de risques de sécurité pour les usagers de la Route Départementale 59, ce dossier n’a pas fait l’objet d’une demande de dérogation au titre de la législation sur les espèces protégées. En cela, ces travaux sont illégaux car les arbres abattus et la cinquantaine d’arbres qui reste à abattre accueillent des espèces protégées. C’est pour cette raison que le chantier est désormais à l’arrêt. Au moins deux arbres (un abattu et un encore debout) accueillent le rare Pique-prune, un insecte protégé, fortement menacé et inféodé aux vieux arbres à cavités. D’autres accueillent du Grand capricorne (un autre insecte saproxilyque protégé) et la plupart de ces chênes, vieux de plus de 200 ans, accueillent de nombreux gîtes potentiels à chauves-souris (toutes protégées). Cet alignement est notamment susceptible d’accueillir des noctules communes (proximité de la plus grosse colonie en Bretagne) et l’ensemble des espèces de chauves-souris arboricoles. Cette lisière était notamment identifiée comme cœur d’habitat pour la Barbastelle d’Europe dans la Trame Mammifères de Bretagne.

Un des nombreux trous de pic avec cavité montante favorable aux chauves-souris désormais à terre
Carte des cœurs d’habitats de la Barbastelle d’Europe (TMB) et enveloppe du chantier (en rouge)

Ces enjeux de biodiversité étaient connus et pouvaient être mobilisés. Outre la Trame Mammifères de Bretagne, l’Atlas de Biodiversité Communale en cours à Saint-Ganton mentionnait l’existence d’un arbre colonisé par le Pique-Prune dans cet alignement. Quand bien même ces données n’existaient pas, l’âge des arbres, leur taille et la présence de nombreux dendromicrohabitats auraient du alerter l’ensemble des acteurs de ce dossier afin de faire procéder à une étude d’impact faunistique détaillée pour développer un protocole de sécurisation qui prenne en compte ces enjeux.

Trous d’émergence de larves de Grand capricorne sous un marquage peinture destiné à identifier les arbres à abattre

Les signes de maladies avancés par le propriétaire et le Centre National de la Propriété Forestière qui a réalisé l’expertise ne sont pas flagrants. La majorité des désordres observés sur le terrain sont principalement à mettre sur le compte de l’évolution naturelle de chênes séculaires en contexte boisé (charpentières dépérissantes en raison d’un faible apport de lumière). Des visites sur site, avec des professionnels des arbres (élagueurs/grimpeurs locaux), confirment le bon état de la majorité des arbres de cet alignement, à l’exception de quelques individus dépérissants, morts sur pieds ou qui présentent des cavités dans le tronc. La faune protégée, qui a clairement été ignorée, pouvait largement être prise en compte dans les nécessaires travaux de sécurisation de la route départementale. Les arbres de bords de routes sont souvent élagués, ce qui aurait permis et devrait permettre le maintien d’une partie de ces chênes (y compris dépérissants) et des espèces qu’ils abritent.

Nous espérons que cette plainte, également déposée par nos amis de Bretagne Vivante, permettra de garantir la préservation d’un maximum d’arbres encore debout et qu’elle permettra de pointer les responsabilités des différents acteurs de ce dossier afin, qu’à l’avenir, la législation sur les espèces protégées soit réellement appliquée dans le cadre des projets de sécurisation des alignements d’arbres de Bretagne.

Le GMB tient à remercier les riverains qui se sont mobilisés sur le terrain et qui ont retardé le chantier d’abattage le mardi 07 octobre 2025. Merci également aux élagueurs/grimpeurs pour leur expertise.

Si vous êtes témoin d’une atteinte à la biodiversité ou à l’environnement n’hésitez surtout pas à le signaler sur la plateforme Sentinelles de la Nature animée par FNE Bretagne.

Quelques articles de presse qui méritent un droit de réponse :

Ouest-France

France 3 Bretagne

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