Suivi temporel de l’activité des chiroptères dans les forêts bretonnes | GMB

Rédigé par | juillet 04, 2023 | | Pas de commentaires

Enora Le Gall, étudiante de Master à Rennes, a réalisé son stage de première année au GMB sur l’analyse approfondie des tendances de l’activité des chauve-souris forestières suivies dans 12 forêts bretonnes entre 2014 et 2020, et la mise à jour de ce protocole de suivi déployé dans le cadre de l’Observatoire des Mammifères à partir de 2023.

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Résumé :

Les chauves-souris forestières ne bénéficiant d’aucun suivi des populations, le GMB, Bretagne Vivante, l’ONF et le CRPF ont engagé en 2014 un suivi temporel de leur activité acoustique en Bretagne. Les tendances d’activité de différentes espèces ont été modélisées par des GLMM de loi négative binomiale (Zuur 2009). Les premières analyses de 2022 révélaient une augmentation de l’activité de la Barbastelle d’Europe, du Murin de Natterer et de la Pipistrelle commune (Barbosa & Dubos 2022a), des espèces plutôt en déclin d’après les suivis au gîte ou les tendances nationales (Bas et al. 2020 ; Barbosa & Dubos 2022b). Le déclin des chiroptères étant causé conjointement par la perte d’habitat et l’agriculture intensive (Arthur Lemaire 2009), ces tendances de populations ont été réévaluées en prenant en compte l’environnement des points d’écoute par la construction de co-variables décrivant le paysage, le climat, la végétation, ou les pressions sylvicoles, agricoles, d’artificialisation, etc…, construites sur la base de données cartographiques avec le logiciel Qgis (QGIS Development Team, 2023). Nos résultats confirment et affinent les tendances précédemment modélisées, et orientent le redéploiement du protocole pour prendre en compte également l’évolution de l’activité acoustique des chiroptères dans les zones forestières perturbées plus représentatives de la sylviculture des massifs suivis. Ils mettent d’autre part l’accent sur le déclin de 23% de l’activité acoustique du Murin d’Alcathoe durant cette période, pointant la nécessité d’obtenir des données plus robustes concernant les espèces typiquement forestières à faible capacité d’émission ultrasonore.