Le suivi des populations de Mammifères requiert des indices fiables d’abondance et des protocoles scientifiques permettant d’éviter les erreurs d’interprétation. Concernant les chauves-souris, les espèces au caractère grégaire et anthropophile (qui gîte dans les bâtiments) le plus marqué peuvent être suivies par leur dénombrement au gîte.
Depuis plus de 30 ans, des naturalistes bénévoles du Groupe Mammalogique Breton et de Bretagne Vivante, comptent chaque hiver et chaque été les effectifs de quatre espèces dans dans près de 800 sites d’hibernation et plus de 300 gîtes de mise-bas.
L’ensemble des données accumulées a fait l’objet d’analyses approfondies, à l’aide de modèles statistiques. Ceux-ci permettent de distinguer les fluctuations d’effectifs dues à des conditions particulières (météo, perturbation du gîte, saison…) des évolutions démographiques.
Les quatre espèces comptées aux gîtes depuis la fin des années 80 en hiver, et les années 2000 en été montrent une croissance de leur population. Les Rhinolophes progressent tous deux d’environ 2 % par an pendant cette période, et le Grand murin un peu moins, de l’ordre de 1 à 2% pendant ce même laps de temps. Enfin, le Murin à oreilles échancrées augmente de 6,4 % par an dans les sites d’hibernation. A l’inverse, les petits Murins, seulement dénombrés en hiver et pour une part plus réduite de leur populations, semblent se porter moins bien. C’est notamment le cas du Murin de Daubenton qui montre une régression de 1,6 % par an, et une accentuation de celle-ci au cours du temps.
